L’attente

 
C’est Toi que j’attendais, dans ma tendre jeunesse,
Lorsque je regardais vers le ciel étoilé
Et que je comparais mon être de faiblesse
A ces monstres brûlant dans le ciel rassemblés.
Je gardais en mémoire les écrits du poète,
Et comme Gilliat sur son rocher perché,
Muet, je contemplais cette voûte muette
Qui ne pouvait répondre à ce que je cherchais ;
Je ressentais, par elle, un ravissant émoi :
Elle me renvoyait au plus profond de moi ;
Vers un être infini mon esprit se tendait
Et qui m’était présent. C’est Toi que je cherchais.

C’est Toi que j’attendais Quand je fus étudiant
Quand, trompé par la vie, mon cœur s’égarait ;
Je trouvais un ami plus jeune de deux ans,
Plus sage et plus mûr et qui me préparait
A accueillir la joie d’un amour qui se donne
Non plus à une Idée mais à une personne :
A un être qui vit au tout dedans de moi.
Celui que j’attendais, oh mon Dieu ! C’était Toi.

*Faut-il que maintenant je ne t’attende plus :
Que de vivre de Toi un amour quotidien
A comblé tous mes vœux et que je ne peux plus
Avoir d’autre joie que celle qui me soutient ?
Au fil de mes vieux ans,
Oh mon Dieu ! Je t’attends.
 
 
Août 1994