Quand tu auras cueilli les roses de la vie
Et que tu ne tiendras plus rien entre tes mains,
Que tu n’exciteras ni amour ni envie
Que ton cœur sera las du reste des humains ;
Alors tu voudras vivre, un jour, tes souvenirs :
Tous les amours fanés, les ambitions déçues,
Tes rêves de jeunesse, ta foi dans l’avenir,
Toutes tes amitiés en peu de temps conçues.
Tu voudras t’attarder sur tes réussites,
Sur ta puissance acquise aux dépens du prochain ;
Sur tes ascensions et sur leurs lendemains
Qui déchantent soudain ; les amis qui te quittent.
Tu te trouveras seul alors avec toi même,
Et, n’étant plus aimé, ayant perdu les tiens,
Seul te sera fidèle, en sa bonté suprême,
Celui qui aurait dû toujours être ton Bien.
Le Vézenay, été 1991