Mon enfant, dites-moi tout ce qui vous tracasse.
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Je suis bien malheureux: je n’ai rien à offrir
A Celui qui m’assure de la vie et de l’être ;
A Celui devant qui je dois un jour paraître ;
Ma vie est avancée et peut bientôt finir
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Voudriez-vous savoir comment cela se passe ?
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Croyez que ce n’est pas simple curiosité ;
Personne ne peut dire sans y avoir été ;
Et je peux tout au plus plaider miséricorde,
Car je ne peux pas dire que ma coupe déborde
D’actes très généreux, d’amour pour le prochain…
Mais d’actes opposés… : bien des péchés enfin !
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J’ai très peur mon enfant que cela ne le lasse
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Dans ce domaine là, Il est un peu têtu :
Il aime que l’on ait quelque chose à offrir ;
Pour Lui, tout au contraire, n’offrez pas vos vertus
Offrez-lui, s’il vous plaît, vos péchés à détruire ;
C’est alors qu’Il pourra vous aider à construire,
A remplir le vide qu’ils ont crée en vous :
Un nouveau lieu de vie qu’Il comblera de flammes ;
Arrivez les mains vides à ce grand rendez-vous ;
Ne passez pas de temps avec vos états d’âme.
Zachée, mon bon ami, je vais manger chez toi !
C’était , ce bon Zachée, un grand pécheur, je crois ?
Ce ne sont pas du tout nos péchés qui le gênent :
Pourquoi aurait-Il dit au bon larron en peine :
Tu seras avec moi, ce soir, en Paradis.
Ce ne serait donc pas son essentiel soucis
De compter les erreurs de ceux qui vont mourir ;
Un cœur humble et contrit - voilà bien ce qu’Il aime-
Donnez lui donc plutôt vos péchés à détruire ;
Reconnaissez vos torts, aimez donc comme Il aime.
Champagne : décembre 2002