Reportant vers les cieux ses yeux d’adolescent,
Il éprouvait parfois des instants émouvants ;
Ces grands instants passés, avec curiosité,
Derrière sa lunette, par un beau soir d’été,
Sur fond d’un ciel profond, à voir le satellite :
Alors en pleine lune, cet astre insolite
Qui passait lentement dans son champ de vision,
Plutôt que de répondre à toutes ses questions,
Semblait l’interroger, dans la nuit constellée
D’étoiles et nébuleuses et son immensité ;
" Etat propre et normal de la Création ;
Inaccessible en plus de l’inexplication ".
Il faut avoir goûté sa ravissante étreinte
Pour sentir ce silence qui nous remplit de crainte.
Ce silence éternel des espaces infinis
De Pascal nous renvoie au plus profond de l’être .
Toute angoisse finit alors par disparaître
Ne plus se sentir seul tout en se découvrant ;
Cela faisait frémir un cœur d’adolescent.
Il nourrissait en lui la confuse conscience
D’un Etre Intelligent l’ineffable existence :
Ses pensées se portaient tout naturellement
Vers ce monde complexe que forme l’Univers,
Et très exubérant, des cieux et de la terre,
Si peu en relation avec son entourage
Au train-train quotidien ; où il sentait la cage
Qui bridait son esprit, car la vie familiale
Etait assez fermée aux idées générales
S’il elle lui montrait une grande affection,
Elle ne savait pas répondre à ses questions,
Ayant d’ailleurs les siennes, ce dont il s’évadait,
Et, pour mieux retrouver tout ce qu’il découvrait
Lentement dans les livres, par l’imagination,
Par la vue du Cosmos, par un cheminement
Intérieur, nécessaire, qu’un plus vieux compagnon
Aurait pu orienter en le développant,
Afin d’épanouir harmonieusement
Ce jeune être en recherche de valeurs essentielles.
Il avait préparé de façon très réelle
Sa communion d’enfant qui, sans laisser de trace,
Ne l’avait pas conduit aux effets de la grâce.
Si vous ne voulez pas apparaître fautifs,
Parents, de vos enfants, soyez plus attentifs,
Car leurs jardins secrets pousse à les isoler
De ceux qui, les aimant, ne savent les aider.
Champagne Avril 2002