Elle et Lui
Je suis à ta recherche, oh ! mon doux bien aimé,
Du matin à la nuit, j‘ai cherché sans cesser ;
Les fleurs sont apparues et les champs sont semés ;
L’hiver s’en est allé et la pluie est passée
Mais je le vois venir sautant sur les collines
Semblable à la gazelle ou à un jeune faon ;
Mon aimé vient vers moi, car le soleil décline,
Je pencherai ma tête sur sa forte poitrine
Et il déposera ses baisers sur mon front,
Ses lèvres sont des lys qui distillent la myrrhe,
Son Amour est un lac où mon amour se mire.
Viens, mon aimé, vers moi apporter ton désir
De me vouloir très pure jusqu’à la fin des jours.
Les grandes eaux ne peuvent éteindre notre Amour.
Oh ! ne réveillez pas l’amour sans qu’il le veuille,
Vous pourriez l’assombrir ou le faire mourir
Et, sous le mauvais vent, partir comme une feuille.
L’amour ? On ne sait quoi ! qui vient on ne sait d’où !
Il se meut comme un feu, entre on ne sait par où ;
Touche très délicate, frappant sans faire de bruit,
Qui peut donner la mort, qui doit donner la Vie.
Mon bien aimé me dit d’une voix douce et tendre :
Mon Amour passe-t-il par toi là où ta voix
Les exhorte à l’Amour ; veulent-il bien t’entendre ?
Ils n’écoutent pas tous. Ils adorent parfois,
En les multipliant, les cantiques et les rites,
Puis ils mangent ton pain, pas toujours ta parole,
Bien qu’ils aient encensé toutes tes paraboles.
Comment faut-il agir envers ceux qui te quittent ?
Tu les as prévenus autrefois mon aimé,
Mais que faire de plus pour qu’ils reviennent à toi ?
Aime sans te lasser : il faut beaucoup aimer :
L’Amour que tu me portes doit leur parler de Moi.
Epouse bien aimée, tu es la femme libre
Et Moi Je Suis l’Agneau : voilà ton équilibre !
(Poème inspiré par un passage du " Cantique des Cantiques ")
Champagne : mars 2OO2-
: