Ô ! Père Abraham ! Tu croyais que ton fils
Devait être immolé ; mais le Dieu de justice
Remplaça ton enfant par un jeune bélier.
Et le temps s’écoula. Par tes serments liés,
Firent des sacrifices, les fervents de la Loi :
Des boucs, des agneaux, couples de tourterelles
Qui soient purs et sans tache-tous de bon aloi-
Pour implorer du ciel des grâces éternelles.
Le temps passa encore. L’ultime sacrifice
Auquel vint se livrer, du Dieu vivant, le Fils,
Celui qui demanda que la seule oblation
Soit celle de notre cœur ; sa sublime passion
Fut pour que chaque jour le Père nous accorde
Le pardon et la paix, dans sa miséricorde :
Faisant, avec nous, une nouvelle alliance
Afin que nous ayons la vie en abondance.
Et depuis deux mille ans,souffrant de ton absence
Les chrétiens assemblés appellent ta présence
Sur la table d’Autel, ils offrent à la fois
Ton corps crucifié sur le bois de la Croix
Et ton corps vivifié sous forme eucharistique :
Ce qui devient pour tous, une action salvifique.
Par l’offrande du pain et par celle du vin,
Là tu te rends présent pour un repas divin.
Mais il faut bien savoir, et cela tu l’as dit :
Mon repas est, pour tous, d’abord Esprit et Vie.
Champagne au Mont d’Or - Automne 1998
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