HOMO
A l’entrée de sa grotte Homo, assis, pensait.
C’était un grand vieillard et le chef de ses proches
Qui étaient endormis dans cet abri sous roche.
Sous ses pieds, tout en bas, l’océan frémissait.
En contemplant le ciel par un beau soir d’été,
Fait essentiellement de nuit et de clarté.
Il ressentait, ému, une présence informe
Qui l’obligeait à craindre et un désir énorme
De connaître et d’aimer, tous les deux à la fois.
Ce mélange d’angoisse et de ravissement
Qui ne l’a éprouvé, dans sa vie, une fois.
La lune à l’horizon- le ramenant sur terre-
Epandait ses rayons qui sillonnaient la mer :
Un signe pour Homo. Cet être rude et fier
Se sentit tout petit, devant tant de mystère ;
Dans son esprit troublé naissait un cœur d’enfant.
La présence se fit, soudain, plus immanente
Lorsque l’appel d’Eva retentit sous les voûtes :
La dernière de ses filles qui l’aimait entre toutes
Vint vers lui se blottir, répondre à son attente.
Tout ceci se passait aux temps préhistoriques
Homo, sur les chemins de la métaphysique,
Comprit qu’en la présence la tendresse existait
Qui voulait son bonheur en cette nuit d’été.
Champagne, octobre 2004