LES IDOLES
Depuis des temps indéfinis,
L’homme s’est construit des idoles
Pour conforter ses idées folles
Sur la vie et sur la survie.
Il en a eu de toutes sortes :
En bois, en pierre ou en métal :
Pour le bien comme pour le mal.
Puis quand celles-ci furent mortes
D’autres idoles apparurent
Qui avaient changé de parures
*
Et elles ne sont plus muettes
Les idoles de notre temps ;
D’agitations elles sont faites.
Leurs guitares sont en métal
Aux idoles de Music-hall
Quant aux monstres du cinéma
Qui ne craignent pas le scandale
Ils sont parfois très sympathiques.
C’est différent en politique :
On les porte souvent aux nues
Ces idoles ? Des parvenus !
Qui sont toujours déboulonnées
Après qu’on les a adulées.
Il existe aussi les sportives
Véritables locomotives
Du trafic d’argent et des drogues
Mais après tout elles sont en vogue
Et font de la compétition,
Aux dépens de leur complexion,
Donc des épreuves antisportives.
Mais celle qui domine tout
Et travaille dans l’ombre avant tout 
Elle est liée à l’argent roi
Qui nous enrobe vous et moi 
Et c’est l’idole financière
Qui pourrit la planète entière.
Elle pousse à la consommation
En engendrant les divisions.
*
Le peuple a besoin des idoles
Pour conforter ses idées folles
Qui d’un autre âge lui sont venues
A travers des temps révolus.
Quoique étant très matérielles
Elles visaient à l’essentiel ;
N’étaient pas encore parvenues
A céder la place au divin.
Ce fut fait dans le temps qui vint
Pour manifester des prophètes
Et parmi eux plus qu’un prophète
Venu pour apporter le pain
Et puis nous abreuver du vin
De sa vivifiante :parole
Ne voulait pas être une idole.
Il s’adressait à la conscience
Et aussi à l’intelligence
De ceux qui venaient l’écouter :
Il leur parlait de liberté,
De l’Amour, de la Vérité.
Et, en cherchant à les guérir,
Venait ouvrir un avenir
Certains voulurent en faire leur roi,
Comme ce n’était pas son rôle,
Il refusa d’être une idole.
Et il mourut sur une croix.