Au jardin de mon coeur

Un paisible jardin de Belle-au-Bois-Dormant
Très calme. C'est mon coeur. L'or pâle de l'allée
Reste tiède encor. Pourtant s'en est allée
Hélas, toute âme, hélas, de ce grand parc charmant.

Le jet d'eau rêve encor avec des airs d'amant
Mais ne sait plus chanter pour la rouge azalée
Qui pâlit, et retient une larme salée
Figée à son pétale, éternel diamant.

Les nénuphars se sont stylisés sur l'eau triste
Et l'on dirait que monte en volutes améthyste
Comme une ombre d'encens qui brûlerait sans feu.

L'air est vide d'oiseaux. Même la libellule
ne se devine plus dans le silence bleu.
Nuit ou jour ? on ne sait. Aurore ou crépuscule ?