LOUIS LUMIERE
Le 8 mai 1943, se tint à l’amphithéâtre de physique de la Faculté des Sciences de Marseille, une réunion de la Société Française de Physique sous la présidence Louis Lumière, membre de l’Institut..
Son collègue de l’Académie et président de mon jury de Thèse, Charles Fabry, directeur de l’Institut d’Optique de Paris, qui devait occuper la première partie de la séance me demanda de présenter ensuite mes travaux sur les couches minces semi-transparentes et adhérantes au support..
L’amphi, ce jour là était plein à craquer, attirés qu’avaient été les auditeurs par la présence du grand savant français et inventeur du cinéma qu’était Louis Lumière.
Lumière était alors un homme âgé, de belle complexion et de grande prestance avec sa forte tête aux cheveux longs et blancs rejetés en arrière. Il arborait la francisque à sa boutonnière.
J’étais très intimidé par sa présence bien qu’il m’ait mis à l’aise dans une conversation particulière. Placé au premier rang de mon auditoire, il paraissait si intéressé par ce que je disais que cela m’enhardissait quelque peu dans mon exposé.
A la fin de ma communication, il demanda à voir mes échantillons afin de s’assurer de la grande adhérence de mes lames minces semi-transparentes. Il cracha sur l’une d’elles, l’essuya fortement avec son mouchoir, la regarda par transparence et montra sa satisfaction.
Il eut alors la bonté de me prodiguer ses félicitations qui entraînèrent les applaudissements d’usage.
J’ai conservé dans un coffret le fameux échantillon de mes lames minces sur lequel Louis Lumière a craché et qui est resté, depuis ce jour là, parfaitement réfléchissant et adhérant au support de verre.
M.A