Piège
Lorsqu’ils vinrent, haineux, scribes et pharisiens,
En poussant devant eux une femme adultère ,
Alors que tu étais au Temple avec les tiens ,
Enseignant à la foule et assis sur la pierre
Des premiers escaliers, et pour te demander
S’il fallait appliquer les termes de la Loi
Prescrite par Moïse : s’il fallait lapider
La femme qu’ils avaient amenée devant toi.
Tu ne répondis pas : tu traçais sur la terre
Des traits qui dénombraient les péchés de chacun
De tous ceux qui croyaient venir te tendre un piège.
Accablé de questions, te levant de ton siège,
Tu les regardas tous et répondis soudain :
" Que celui d’entre-vous qui se sent sans péché
Se croit autorisé à lui jeter la pierre. "
Et assis, de nouveau, tu écrivis à terre
Avec tes doigts, Seigneur, et la tête penchée.
Mais bientôt, un à un, repartaient en silence,
Confus et humiliés, tous les accusateurs,
Les plus âgés, en tête, étant les plus pécheurs.
Avaient-ils bien compris le poids de leur offense ?
Lorsqu’ils furent partis, Jésus dit à la femme :
" Où sont-ils donc allés ? N’es-tu pas condamnée ?
" Non Seigneur! " dit-elle. Moi, je t’ai pardonnée.
Rentre chez toi et désormais ne pèche plus,
Dans un regard d’Amour, lui répondit Jésus.
Champagne au Mont d’Or
Avril 1999