LES SIGNES,

Vous qui voulez des signes pour asseoir vos croyances,

Ne soyez pas aveugles et muets à la fois :

Mais plutôt acclamez avec reconnaissance

Le grand don de la vie et celui de la foi.

La vie est le mystère qu’en acceptent vos sens

Pour trouver le bonheur et conquérir la joie 

Mais ne vous trompez pas car il y a plusieurs sens

Sur les chemins de vie en choisissant sa voie.

*

Si vous reconnaissez d’abord que la Nature

N’a pas pu se créer toute seule, sans projets,

S’enrichissant sans cesse de toutes créatures,

En dernier lieu de l’homme ; créant une pensée

Qui puisse reconnaître avec intelligence

Qu’il y eut des projets dans cette évolution

Lesquels sont consignés au Grand Livre des Sciences

Sous la foule des formes et celles des fonctions,

Vous vous dirigerez alors dans le bon sens

Sur un chemin de vie riche de connaissance.

*

Si vous reconnaissez, de même, par la suite ,

Qu’elle nous éblouit des feux de sa grandeur

Et de l’immensité des beautés qu’elle abrite,

Vous saurez transcender la somme des douleurs

Que sa constitution peut imposer à l’homme

Sur notre pauvre terre. Les êtres que nous sommes

Devraient être surpris de voir cette escarbille,

Petit rejet solaire plutôt mal refroidi,

Pour nous, boule de feu vêtue d’une coquille

D’épaisseur plus faible que l’épluchure d’un fruit,

Sur laquelle nous plaçons toutes nos constructions

En croyant que son sol est un asile pérenne ;

S’il n’en était ainsi, quelles dévastations 

Aurions nous tous à craindre avec appréhension,

Chaque temps que Dieu fait, en jours, mois et semaines.

On est émerveillé de savoir, au contraire,

Que l’homme existe après tant de générations.

; Mais qu’il lui est prescrit d’achever sur la terre

Ce que Dieu a crée,…..avec précautions.

La Science dit aussi qu’il pourrait bien se faire

Qu’un gros objet cosmique puisse nous percuter,

En ajoutant ainsi supplément aux cratères

Qui ont formé le sol, et nous épouvanter

En apportant la fin de la vie sur la terre;

Ceci, on nous l’apprend, reste très peu probable

A notre échelle humaine pour être épouvantable.

Ainsi, même, en est-il du système solaire

Dont la course des corps est en stabilité,

Et nous fournit alors un signe nécessaire.

Il existe, bien sûr, beaucoup d’autres misères,

D’abord naturelles : tempêtes, inondations…

Qui nous montrent combien cette terre est vivante

Et exige de nous surveillance, inventions…

Pour arriver un jour aux lendemains qui chantent.

*

Mais il faut laisser place à la consternation

Quand on voit que les maux affectant les humains

Dans les plus nombreux cas sont crées par eux mêmes :

Au lieu , de tous côtés, de se donner la main,

Ils s’affrontent souvent en des luttes extrêmes

En mettant en péril, enfants, vieillards et femmes ;

Arrivant à jouir des voies les plus infâmes :

Attentats monstrueux et luttes fraternelles

Qui engendrent toujours de terribles souffrances

N’apportant à la paix, hélas, que peu de chance

De laisser aux enfants une terre plus belle.

*

Il faut bien en déduire que ces faits attristants

Devraient être pour nous des signes éclatants

Qui devraient nous montrer que la vie sur la terre

N’est pas due au hasard mais formée de mystères

Provocant réflexion pour leur donner un sens :

Que rien ne sort de rien, que la conscience d’être,

Partagée avec d’autres, à diverses échelles,

(Contrôlée par des lois qui semblent immortelles)

A des degrés divers, appèlent un Tout Etre.

Et l’espace Univers (objet de notre Science),

Nous amène à conclure à l’Absence-Présence

Qui remplit ce Grand Tout de tant d’intelligence ;

Nier, à ce niveau, de soi est négation !

Si nous avons enfin le degré de raison

De devenir des frères intelligents et dignes

Aimer vivre sur terre, sera un très grand Signe.

 

Champagne : mars 2004