Il est doux de s’asseoir, au soleil du matin,
Au souffle printanier, sur un banc du Jardin -
Souffle léger et pur- quand la nature en fête
A reverdi le pré d’où sort la pâquerette
Et qu’apparaît la fleur au bourgeon entrouvert ;
Lorsque l’arbre frileux vient de bouder l’hiver ;
Quand les grands végétaux qui bordent les allées-
Où au sable très fin des graviers sont mêlés-
Cherchent à dissimuler le nid du merle noir ;
Cependant que l’oiseau au bec rouge orangé
Regagne la couvée où il va se loger,
Là, tout prés de ce banc où je viens de m’asseoir
.
Les couleurs éveillées du début saisonnier
Teintent les arbrisseaux comme le forsythia
Ou comme le petit, aux deux couleurs, lilas.
Mélange de parfums dont l’air est imprégné.
Toute inquiète pensée, toute réflexion vaine,
Et tout repli sur soi lorsqu’on a de la peine
Deviennent étranger, et l’on se sent porté
Sur l’aile du Zéphyr qui filtre entre les branches.
En oubliant le temps et notre tête blanche
Signe des jours passés, à ne pas regretter :
S’en aller vers l’avant, car il faut y souscrire,
En faisant à la vie un très gracieux sourire.
MP Champagne Mars, 2003
Champagne au Mont d’Or
Mars 2003